Je suis installée depuis vingt-et-un ans mais j’ai entamé la formation quelques années avant ; cinq, six ans avant. Oui, donc ça fait bien plus de vingt-cinq ans. C’est vrai qu’au moment où j’ai choisi ce métier, cela a été un petit peu un hasard parce que je n’y avais pas du tout pensé. Je voulais être institutrice et j’aimé aussi beaucoup le modelage, la sculpture, je travaillais la terre et je cherchais un métier. Quand je n’ai pas pu faire institutrice par rapport à ce qui était demandé au niveau de la formation, à l’époque, je me suis tournée vers un métier manuel qui se rapproche un peu du modelage. J’ai pensé à la poterie et ça été un hasard en discutant avec une amie, elle me dit : “pourquoi tu ne fais pas fleuriste ?”.
Là, d’un coup, c’est vrai que cela a été un peu la révélation parce que je me suis souvenue que quand j’étais partie en tant que fille au pair en Allemagne, je faisais des bouquets et j’y prenais beaucoup de plaisir. J’ai passé un CAP, un brevet professionnel, un brevet de maîtrise et je me suis dit que je pourrais quand même toujours faire de la formation là-dedans. Et de fil en aiguille, j’ai ouvert la boutique et aujourd’hui, cela fait vingt-et-un ans que je la tiens et c’est toujours la même passion. J’ai vraiment trouvé ma voie.
Quand on commence la profession, si l’on n’aime pas ce métier on arrête rapidement, parce que c’est vraiment un métier assez dur où il faut vraiment être motivé.e pour le faire. J’ai pas mal d’ami.es qui ont ouvert des boutiques qui n’ont pas duré parce que, voilà, iels privilégiaient le côté créatif, le fait de se faire plaisir aux choses plus concrètes comme faire attention aux achats, savoir bien acheter, gérer un petit peu son stock et les dépenses. C’est intéressant de savoir bien acheter au niveau de la qualité des produits, pour pouvoir les garder le plus longtemps possible. Et puis savoir en parler à sa clientèle parce que ce sont vraiment des choses choisies. Il faut arriver à trouver un équilibre entre les deux.
Oui, j’ai senti tout de suite que j’avais envie de faire ça. Après, on fait ce que l’on peut dans la vie. Il y a des métiers alimentaires parce que l’on n’a pas le temps justement de choisir ce que l’on a vraiment envie de faire, parce que l’on ne se questionne pas trop non plus. C’est vrai que là, par rapport à la période du covid, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont fait des reconversions professionnelles parce que là, iels ont eu le temps de penser, de réfléchir à leurs réelles valeurs et ont donc changé de profession à ce moment-là.